Rebecca Hall, nous sommes heureux de vous compter parmi les membres du réseau MinErAL. Pouvez-vous nous dire quels sont vos principaux intérêts de recherche et domaines d'expertise ?
Je suis ravie de rejoindre le réseau. J'ai hâte d'apprendre de l'équipe.
Pour ma part, je suis une économiste politique féministe qui s'intéresse aux relations entre les sexes dans l'extraction des ressources, le colonialisme de peuplement et la résurgence autochtone. J'en suis venue à l'étude de l'extraction d'une manière quelque peu détournée : avant de faire des études supérieures, j'ai travaillé pour un programme de première ligne sur la violence de genre avec l'Association des femmes autochtones des Territoires du Nord-Ouest. C'est là que j'ai entendu des histoires sur la façon dont l'extraction a changé la vie des gens. C'est de ces expériences que sont nés ma recherche actuelle et mon intérêt pour le développement communautaire.
Mon livre, Refracted Economies: Diamond Mining and Social Reproduction in the North, publié cette année par l'University of Toronto Press, examine l'interaction entre la main-d'œuvre extractive, les travailleurs sociaux et les travailleurs communautaires dans le contexte de l'industrie du diamant dans les Territoires du Nord-Ouest, au Canada. J'ai mené cette recherche en partenariat avec l'Association des femmes autochtones des Territoires du Nord-Ouest. Je poursuis mes recherches sur les questions d'extraction et de violence de genre, ainsi que sur les intersections entre les travailleurs sociaux et les travailleurs de l'extraction. Mes travaux les plus récents portent sur les perceptions, les aspirations et les expériences des communautés en matière de fermeture des mines.
Pouvez-vous nous en dire plus sur vos projets actuels et vos partenaires (autochtones) ?
Je travaille actuellement avec Dedats'eetsaa, un institut de recherche et de formation hébergé par le gouvernement Tłı̨chǫ Dene, sur un projet qui examine les expériences, les préoccupations et les aspirations de développement des communautés liées à la fermeture prochaine des mines de diamants. J'ai eu la chance, dans le cadre de ce projet, de travailler par l'intermédiaire du réseau de recherche de Dedats'eetsaa, intitulé "We Will Not Be Banned From Our Land". Ce réseau, dirigé par la communauté, réunit des chercheurs universitaires et communautaires pour discuter de projets dont les thèmes se croisent et qui concernent les relations des Tłı̨chǫ à la terre, et le bien-être de la communauté. Grâce à ce réseau, notre enquête sur la fermeture de la mine, qui s'est concentrée sur la relation entre l'économie basée sur la terre et l'économie extractive, a reçu beaucoup de conseils et de soutien de la part du personnel de Dedats'eetsaa, y compris du président, John B. Zoe, et du gouvernement et des membres de la communauté de Tłı̨chǫ.
À l'invitation du Dr Arn Keeling, membre du réseau MinEral, nous avons récemment présenté ce travail à un forum international d'échange autochtone sur la fermeture des mines, organisé à l'Université du Queensland. Ce fut une merveilleuse occasion pour les communautés et les chercheurs de se réunir pour discuter de leurs expériences avec les opérations minières et de leurs préoccupations communes concernant l'exploitation et la fermeture des mines. Les Tłı̨chǫ étaient l'une des trois communautés canadiennes à y participer ; la cohorte canadienne était soutenue par MinErAL, ce qui m'a amené à rejoindre ce réseau.
Quels résultats attendez-vous de votre collaboration avec le réseau MinErAL ?
En me joignant au réseau, j'espère approfondir les collaborations existantes, tout en établissant des liens avec les communautés et les chercheurs du réseau. Les participants au Forum d'échange autochtone sur la fermeture des mines ont exprimé leur désir de collaborations futures, et il est certain que pour moi, en tant que chercheur communautaire, le Forum a été un merveilleux exemple de partage de connaissances riche et significatif. J'espère continuer à entretenir ces liens, tant au niveau national qu'international.
Je m'intéresse également aux travaux comparatifs sur le genre et l'extraction, et j'ai hâte d'entrer en contact avec les membres du réseau qui s'intéressent à ces questions.